Cet article présente et discute
quelques modèles qui fondent les choix d’exercices
et de consignes (de placement, d’exécution,
de sécurité et respiratoires) de renforcement
abdominal.
Rappels : Les courbures du rachis (colonne
vertébrale) et leurs “ rôles
”
En vue de profil, la colonne vertébrale saine présente
trois courbures déformables : la lordose cervicale,
la cyphose dorsale, la lordose lombaire.
La différence de résistance d’une
colonne courbée par rapport à une colonne
droite peut être calculée par la formule
suivante :
Résistance = (Nombre de courbures)2 + 1
Ainsi une colonne à 3 courbures
est 10 fois plus résistante qu’une colonne
sans courbure.
En effaçant la courbure lombaire par rétroversion,
on passe d’une colonne à 3 courbures à
une colonne à 2 courbures : on divise ainsi la
résistance de la colonne vertébrale par
2 !
Le modèle de “ mât colonne
”
Ce modèle représente la colonne vertébrale
comme le mât d’un bateau et les muscles vertébraux
comme des haubans. Ce modèle est appliqué
pour décrire les efforts des muscles du dos pour
des positions proches de la verticale. Mais, les calculs
et les expériences montrent que ce modèle
est erroné : Les os et les muscles ne résisteraient
pas aux contraintes mécaniques.
Le modèle de “ rachis grue ”
Certains utilisent ce modèle pour expliquer la
stabilité de la colonne vertébrale en position
penchée en avant. La flèche de la grue représenterait
la colonne vertébrale et les câbles représenteraient
les muscles intervertébraux. Les calculs et les
expériences montrent des impossibilités
encore plus grandes que pour le modèle de “
mât colonne ”.
Le modèle de “ caisson abdominal
”
Ce modèle représente le tronc divisé
en deux caissons :
- un caisson “ pneumatique ” : le caisson
thoracique ;
- un caisson “ hydrique ” : le caisson abdominal.
Le caisson abdominal est délimité par six
parois :
- la paroi supérieure formée par le diaphragme
;
- la paroi inférieure formée par les muscles
du plancher périnéal ;
- les parois latérales formées par les muscles
obliques et transverses ;
- la paroi postérieure formée par la “
poutre composite de Rabischong ”, constituée
de la colonne vertébrale, des ligaments vertébraux
et des muscles intervertébraux ;
- la paroi antérieure formée par les muscles
grands droits communément appelés “
abdominaux ”.
Conclusion
De nombreux entraîneurs prescrivent des exercices
et des consignes fondés sur les modèles
de “ rachis grue ” et “ mât colonne
”. Ainsi, soumis à des contraintes mécaniques
locales énormes, les pratiquants sont ainsi exposés
à des risques de blessure.
Avec le modèle de caisson abdominal, lorsque les
six parois se contractent en synergie, elles se partagent
l’ensemble des contraintes mécaniques.
Malheureusement, le plus souvent, les entraîneurs
ne pensent qu’au renforcement dynamique de la paroi
antérieure.
Merci aux auteurs, dont R. ZIANE.