La
créatine se retrouve dans l'organisme au sein des muscles
squelettiques.
Combinée au phosphate sous forme de phosphocréatine,
elle présente une source anaérobie disponible
immédiatement dans le muscle. Elle joue un rôle
clé dans le stockage et la libération de l’énergie.
La créatine est apportée soit par des phénomènes
de synthèse, soit par l'alimentation. Les sources principales
d'apport en créatine sont les viandes, les volailles
et les poissons qui, dans une alimentation normalement équilibrée,
fournissent quotidiennement entre 1 et 2 grammes de créatine.
De nombreuses données de biochimie et de physiologie
établissent que des apports alimentaires importants
de créatine ne permettent nullement un stockage de
cette molécule dans le tissu musculaire.
Il existe en effet, au sein des cellules qui constituent les
muscles, divers mécanismes enzymatiques de régulation
et de rétrocontrôle qui s'opposent à un
tel stockage. Contrairement à ce que peuvent affirmer
les fabricants de créatine ou ceux qui en conseillent
l'usage, de tels apports ne sont pas absorbés par l'organisme
et sont éliminés par voie urinaire.
A ce jour, il n’existe aucun élément scientifique
permettant d’affirmer que la consommation de créatine
seule permettrait d’augmenter la masse musculaire des
sportifs. Si certains effets existent, ils ne peuvent qu’être
très modestes car l’apport
synthétique de créatine a tendance à
s’éliminer systématiquement par voie urinaire.
Selon les sources du ministère jeunesse et sport, 50
à 70 % des lots de créatine saisis en France,
dans les magasins et aux frontières, contiennent des
anabolisants.
Ce constat pourrait expliquer que certains sportifs prennent
rapidement du muscle : associée aux anabolisants, la
créatine optimiserait les effets de ces derniers qui
sont déjà très puissants. Ce constat
pourrait également expliquer que certains sportifs
soient déclarés positifs aux anabolisants alors
qu'ils pensaient ne pas en avoir consommé.
En fait, selon certaines études, il semblerait que
le véritable effet dopant de la créatine soit
de favoriser la récupération de l’athlète
de haut-niveau.
Étant donné que la créatine est fortement
médiatisée, on ne peut toutefois pas exclure
qu’elle puisse avoir chez certains sportifs un fort
effet placebo.
La créatine n'étant pas à l'origine d'un
phénomène de dilution des urines, elle ne peut
pas masquer la prise de substances illicites.
On peut toutefois parler de «masquant médiatique»
de la part de certains athlètes qui focalisent l’attention
des journalistes sur la créatine qui est autorisée
et qui justifierait à elle seule leur progression fulgurante
!
Les doses actuelles proposées aux sportifs de 20 à
25 grammes par jour représentent un équivalent
de consommation de 4 à 5 kilos de viande rouge par
jour.
Les effets à longs termes de la créatine sont
inconnus même si certaines observations montrent que
son utilisation peut entraîner chez certains consommateurs
des problèmes de déchirures musculaires, de
rétention d’eau, de diabètes (dus aux
compositions fortement enrichies en glucose sensées
optimiser les qualités de la créatine),
de problèmes cardiaques et d’atteintes hépatiques.
D’autre part une possible origine animale de certaines
créatines disponibles sur le marché, n’autorise
pas à exclure totalement un risque de contamination
par le prion de l’ESB (encéphalopathies spongiforme
bovine).
Un principe de précaution élémentaire
doit donc inciter quiconque à ne pas en conseiller
l’usage.
La créatine pourrait aussi favoriser le développement
de cancers.
La créatine est un produit qui n’a pas d’existence
légale en France. Elle n’est pas considérée
comme un complément nutritionnel ni comme un aliment.
La créatine est en fait classée par la Direction
générale de la concurrence, de la consommation
et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans la catégorie
des «substances non traditionnelles». A ce titre,
la DGCCRF informe qu’aucune autorisation d’emploi
de la créatine en France n’a été
accordée et qu’il est de ce fait interdit de
mettre
en vente ou de vendre des aliments ou des compléments
alimentaires contenant cette substance.
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